Rencontre avec Abuz0ne : la révolte poétique en images
Présentation
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m'appelle Florian Sanna, alias AbuzOne. Photographe autodidacte, je développe un langage visuel narratif, à la fois brut et poétique, traversé par des questionnements sur l’identité, les normes sociales, la marginalité et la désobéissance intérieure. Mon regard s’est construit dans les contre-cultures, notamment à travers le graffiti, qui a été ma première école de l’image. Il m’a appris la rigueur, le sens de la composition et l’importance du style.
Mon travail a été reconnu dans plusieurs concours internationaux, dont les APA Awards 2023/24 et les FAPA Awards 2024, avec des mentions honorables en fine art. Mes images explorent des thèmes liés à l'identité, à la norme et aux mécanismes de transformation intérieure. Mon projet central, Mauvaizélève, est une forme de révolte poétique. Il interroge la place qu'on nous assigne, la conformité attendue. Faut-il entrer dans le cadre ou apprendre à s’en extraire ?
Quel est ton parcours en photographie ?
Je suis autodidacte. La photographie est née d’une obsession : capturer le réel, tout le temps, depuis aussi loin que je me souvienne. Ce n’est que plus tard, en parallèle d’une formation en graphisme, que j’ai commencé à intégrer mes images dans des projets musicaux, visuels, pochettes d’albums, collaborations avec des artistes. C’est à ce moment-là que j’ai compris que la photographie n’était pas qu’un outil esthétique, mais un langage à part entière. Un moyen de transmettre des symboles, de faire passer des émotions, des idées.
Avec le temps, le besoin de creuser quelque chose de plus personnel, de plus viscéral, s’est imposé. Aujourd’hui, la photo est une extension directe de mon regard : un espace de dialogue entre mon vécu, mes blessures, mes obsessions et le monde qui m’entoure.
Qu’est-ce qui t’inspire dans ton travail ? As-tu un thème ou une démarche particulière ?
Je suis fasciné par ce qui échappe à la norme, et par ce qui heurte ma sensibilité, mais qui, souvent, ne trouble pas les autres. J’aime représenter des personnages en marge, ceux qui ne se conforment pas aux attentes sociales.
Mes personnages naissent souvent d’une phrase ou d’un morceau de musique qui me hante. Je les construis progressivement, comme des rôles de cinéma, jusqu’à ce qu’ils m’échappent, et que la création prenne vie.
Mon travail explore l’identité, les attentes sociales et la manière dont chacun se définit. Mauvaizélève est une révolte poétique, un questionnement sur les marges et lescontradictions internes. L’appareil photo est pour moi un outil de mise en scène et de confession, chaque image étant une invitation à la rencontre, laissée à l’interprétation de chacun.
Ton projet photographique
Peux-tu nous parler du projet ou de la série pour laquelle tu as fait appel à Impressions d’Art ?
Ce projet concernait ma première exposition personnelle, un moment clé ou pour la première fois j’assumais de montrer mon travail de façon palpable. J’y présentais la première saison de Mauvaizélève, accompagnée d'une autre série en développement. Je voulais offrir une expérience immersive, avec des tirages qui soient des objets à part entière. C’était un acte fondateur pour mes projets futurs.
Pour la petite anecdote, à l'origine, j'avais prévu de travailler avec un autre prestataire, mais face à des contraintes de qualité, je me suis tourné vers Impressions d’Art, sur les recommandations de plusieurs personnes. Mickaël m’a accueilli en urgence à quelques jours du vernissage, avec une écoute précieuse, et a livré un travail d’une exigence rare en un temps record.
Quel était le contexte (exposition, vente, portfolio, collection personnelle, etc.) ?
L’exposition s’est tenue dans un lieu indépendant à Montpellier, où j’avais carte blanche. J’avais trois semaines pour tout préparer, le timing était donc serré pour tout organiser, mais je voulais absolument sortir mon travail des écrans et lui offrir une existence physique, palpable. C'était un geste fort, celui de donner corps à mes images. À l'ère du numérique, imprimer ses photos devient un acte de résistance : c’est affirmer que l’image est réelle, qu’elle possède un poids, une texture, une âme.
Quelle importance accordes-tu à l’impression dans la finalisation de ton travail photographique ?
L’impression est un moment fondamental. C’est le moment où l’image prend vie, où elle devient tangible. Dans mes photos, je cache souvent des détails, des secrets. Le grand format et l’impression révèlent ces aspects cachés, ajoutant de la densité, de la présence. Le papier, en particulier, ne triche pas. Il dévoile l’image dans toute sa profondeur et son âme.
Le choix du papier et des finitions
Comment as-tu choisi le(s) papier(s) pour tes tirages ? Était-ce une évidence ou une découverte ?
Je viens toujours avec des idées précises, mais ce que j’aime particulièrement, c’est être surpris. L’équipe d’Impressions d’Art m’a proposé des options auxquelles je n’avais pas pensé, et cette rencontre entre ma vision et leur savoir-faire a été enrichissante. Mon attachement au papier remonte à mon enfance, mon grand-père était aquarelliste amateur, et j’ai grandi entouré de textures. Aujourd'hui, je privilégie le Baryta 315g, qui apporte douceur, densité, et une capacité unique à faire vivre la lumière. J'ai également testé le Hahnemühle Photo Rag Metallic 340g pour un concours, une belle surprise avec ses reflets métalliques !
Qu’est-ce que ce papier apporte selon toi à tes images ?
Le papier fait ressortir la lumière, accentue les ombres et respecte mes noirs profonds. Il magnifie la texture de la peau et rend palpable l’ambiance qui se dégage du cadre. Il donne une existence charnelle à l’image, la sort de l’écran pour l’ancrer dans le réel. C’est un aspect essentiel de la démarche artistique.
Ta collaboration avec Impressions d’Art
Pourquoi avoir choisi de travailler avec Impressions d’Art ?
Au-delà de la qualité d’impression, ce qui m’a séduit chez Impressions d’Art, c’est l’écoute et la compréhension de mon travail. Ils ne sont pas simplement prestataires, mais partenaires. Ils partagent ma vision artistique et respectent mes intentions. Chaque projet est pris avec soin, et la collaboration se fait sur un terrain d’échange et de confiance.
Comment s’est passée la collaboration ?
La collaboration a été fluide, instinctive, et toujours orientée vers le juste équilibre entre technique et émotion. Les conseils étaient précis et pertinents, mais jamais imposés. Ce soutien constant fait partie intégrante de mon processus créatif. Chaque impression devient alors une étape clé de la finalisation de mon travail.
Y a-t-il un aspect du service qui t’a particulièrement marqué ?
Oui, la confiance. Me sentir compris et soutenu, surtout dans une démarche aussi intime que la mienne, a été fondamental. J’ai trouvé un véritable allié avec Impressions d’Art, un partenaire à qui je peux confier mes images les yeux fermés.Le rendu final
Quel a été ton ressenti en découvrant les tirages terminés ?
C’est comme si mes images prenaient enfin leur souffle, qu’elles existaient réellement. La précision des couleurs, la densité des ombres, la texture du papier — tout était parfait. Le moment le plus marquant a été lors de l’impression de mes premiers tirages en 70x100 cm : j'ai eu l’impression d’enfin voir mon travail apparaître tel que je l’imaginais depuis le départ.
As-tu eu des retours de ton public ou de tes clients ?
Oui, et certains m’ont particulièrement touché. Beaucoup m’ont dit ressentir les émotions beaucoup plus intensément que sur un écran. L’impression crée une rencontre physique et intime, qui impose le regard là où le numérique noie l’attention. Cela a renforcé ma conviction sur l’importance du tirage dans l’expérience du spectateur et le fait d’exposer mon travail au-delà des supports digitaux, pour permettre de l’ancrer dans le réel.
Est-ce que cela a changé ta façon de voir ton propre travail ?
Oui, profondément. Maintenant, je pense mes images en fonction de leur potentiel d’impression. Je réfléchis au format, à l’échelle, au rapport au corps du spectateur. Je veux que mes photos existent physiquement, qu’elles soient partagées et vécues.
Regards vers l’avenir
As-tu d’autres projets à venir ?
Oui, la saison 4 de Mauvaizélève est en cours sur Instagram, où je sors une nouvelle photo chaque semaine. La saison 5 est également en préparation. Je participe aussi à des concours internationaux et collabore avec des artistes, des marques, et des groupes. À terme, j’espère organiser une nouvelle exposition pour présenter l’évolution du projet, et un jour, proposer une rétrospective du projet complet, avec des tirages, un livre, et peut-être même un court métrage.
Travailler avec un labo comme le nôtre t’a-t-il donné de nouvelles envies ?
Oui, l’envie d’exposer plus souvent et de proposer des tirages à la vente. Petit à petit, le projet trouve son public et cela me permet aussi de financer la suite. Et puis, c’est une immense joie d’avoir chez soi ses propres images, incarnées, achevées.
Où peut-on découvrir ton travail ?
Sur Instagram (@abuz0ne), et sur mon site abuzone-shop.fr, où je propose des tirages réalisés avec Impressions d’Art, ainsi que quelques objets autour de l’univers de Mauvaizélève. Vous pouvez également retrouver mon travail chez des collectionneurs qui ont fait entrer mon univers chez eux.
Le mot de la fin
Un mot pour les photographes qui hésitent encore à faire imprimer leurs œuvres en Fine Art ?
N'attendez pas que votre image soit "parfaite". Le tirage est un miroir honnête. Il donne vie à votre travail, le rend concret. C’est une expérience à vivre au moins une fois, après, vous ne regarderez plus jamais vos images de la même manière.
Un souvenir ou une anecdote de cette collaboration ?
Le jour où j’ai tenu mon premier tirage fine art entre mes mains, j'ai eu l’impression de tenir un morceau de mon personnage. C’était comme si l’image m’avait traversé pour exister là, en face de moi. Un moment que je n’oublierai jamais.